Vers un congé parental plus court, mais mieux indemnisé ?

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Après un congé maternité ou paternité, les jeunes parents peuvent faire le choix de poursuivre la période d’interruption de leur contrat de travail en optant pour le congé parental. Si cette solution représente un manque à gagner bien souvent conséquent, elle est tout de même prisée par celles et ceux qui n’ont pas trouvé de mode de garde pour leur bébé. Pour laisser un vrai choix aux mamans et papas salariés, la ministre des Solidarités et des Familles envisage de déployer un congé parental plus court, mais mieux indemnisé. Lumière sur ce que propose Aurore Bergé pour l’améliorer.

Qu’est-ce que le congé parental ?

Après une période de congé maternité ou paternité, les jeunes parents peuvent choisir de reprendre leur activité professionnelle ou de prolonger l’interruption de leur contrat de travail, tout en étant indemnisés par la CAF au titre de congé parental.

Pendant une année complète, renouvelable deux fois pour la même durée, cette solution permet au parent nommé comme étant bénéficiaire de ce congé de rester aux côtés de son nourrisson tout en étant rémunéré. Pourtant, ce dispositif social comporte de nombreux points faibles qui poussent la plupart des salariés à y renoncer. 

Quels sont les points faibles actuels de ce dispositif social ?

Si jusqu’alors, le congé parental n’était que peu remis en question par le gouvernement, une réforme prochaine pourrait bien être envisagée. Car peu avantageux économiquement, cette solution est pour l’heure privilégiée par peu de famille et seulement pour de mauvaises raisons.

Un congé parental pris à contrecœur faute de mode de garde

En effet, le congé parental est bien souvent pris à contrecœur par les mères qui, faute de mode de garde adapté, interrompent leur carrière pour garder leur enfant en bas âge. En plus de peser sur les droits retraite des femmes, cette décision nuit aussi à leur carrière et parfois même à leur moral. La pénurie de places en crèches et les difficultés rencontrées par les familles qui cherchent une assistante maternelle sont bien souvent l’unique raison qui pousse les mères de famille à s’arrêter de travailler durant les 3 années qui suivent l’arrivée de leur enfant.

Des revenus mensuels inférieurs au RSA

Si le congé parental est boudé par les jeunes parents, c’est en partie à cause des difficultés financières qu’ils rencontrent lorsqu’ils cèdent à la tentation de passer davantage de temps avec leur nouveau-né. Pour l’heure, la prestation partagée d’éducation de l’enfant, ou PreParE, n’atteint même pas le montant versé aux bénéficiaires du RSA. En guise de salaire, les mères qui interrompent leur carrière perçoivent uniquement 428,71 € lorsqu’elles exerçaient à temps complet contre 159,87 € pour un mi-temps. Cette rémunération bien trop faible explique aussi pourquoi les mères se hâtent de retrouver leur emploi.

Des pères qui renoncent pour conserver leurs revenus

S’il s’ouvre aussi aux jeunes pères de famille, le congé parental n’est pas pour autant pris pas ces derniers en France. En effet, les hommes ne seraient actuellement que 1% à avoir interrompu leur carrière pour prendre le temps de voir grandir leur bébé. Ce taux de non-recours s’explique en partie, car les pères sont souvent ceux dont les revenus sont les plus conséquents au sein d’un foyer, c’est donc par pur souci financier que les pères hommes renoncent à leurs droits.

Que propose la ministre pour améliorer les conditions du congé parental ?

Consciente des points faibles du congé parental, la ministre des Solidarités et des Familles a évoqué mardi dernier la nécessité de proposer une nouvelle réforme du congé parental. Aurore Bergé pense effectivement que cette solution doit être révisée et rendue plus attractive, notamment en indemnisant mieux les parents, quitte à réduire certains délais.

Assurer un mode de garde à toutes les familles

Pour Aurore Bergé, la priorité est d’assurer un mode de garde à tous les parents qui mettent au monde un enfant. En partenariat avec les crèches et les collectivités, elle souhaite offrir à chaque enfant l’accueil souhaité afin que les salariés puissent dès qu’ils le souhaitent retrouver le chemin du travail. De cette manière, le congé parental sera un choix et non pas une obligation prise à contrecœur faute de solution pour faire garder bébé.  

Raccourcir la durée du congé parental pour mieux l’indemniser

Enfin, la question financière a aussi été abordée. Si aucun chiffre n’a été révélé, la ministre a concédé que l’indemnité versée aux jeunes parents était bien trop faible et qu’il fallait impérativement la revaloriser. En contrepartie, réduire la durée du congé actuellement fixée à 3 ans sera peut-être envisagé afin d’offrir de meilleures conditions de vie aux mamans et pères de famille qui souhaitent prendre le temps de voir grandir leur jeune enfant.  

Quand le congé parental sera-t-il révisé ?

Si le gouvernement prend note des propositions faites par les ministres au sujet du congé parental et qu’il trouve légitime de se poser des questions, Olivier Véran a toutefois assuré à sa sortie du Conseil des ministres qu’aucun projet de révision n’était pour le moment fixé. S’il est régulièrement mis sur la table, le congé parental devrait pendant quelques années encore rester en vigueur tel qu’il est, et ce, malgré ses multiples points faibles.

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